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Keith Jarrett – At The Deer Head Inn

Je ré-écoute en ce moment le pianiste que j’ai sans doute le plus écouté quand j’ai commencé l’improvisation et le jazz au collège-lycée, Keith Jarrett.
Comme je n’y connaissais rien, j’étais assez friand des ses imposants concerts solos, dans les années soixante-dix. J’accroche moins maintenant, mais certains concerts plus récents restent assez incroyables (Paris concert, Vienna concert)
Je ne suis venu au trio, et à son répertoire de standards, que plus tard. L’élément essentiel pour moi a tout de suite été le phrasé incroyable de lyrisme et de précision de Jarrett. C’est sans doute en écoutant Jarrett que j’ai compris qu’il n’y avait pas que les notes qui comptaient, car, souvent, ses solos sont d’une simplicité troublante. Son sens du rythme est tellement incroyable qu’il est finalement relativement facile à relever, la mise en place étant quasi-parfaite (ce qui n’est pas forcément le cas des ses compères, mais c’est une autre histoire).
Les avis sont partagés sur ce pianiste, sûrement à cause de son parcours atypique, son expérience du free, ou encore sa réputation douteuse de caractériel maladif.
En ce qui me concerne, il reste un grand pianiste de jazz et une grande icône de la musique afro-américaine.

Etonnamment, un de mes disques de chevet de ce pianiste n’est pas avec Jack Dejohnette à la batterie (membre régulier de son trio), mais Paul Motian (malheureusement décédé l’année dernière..), un des premiers partenaires musicaux de Keith. Il s’agit d’un live de 1994 : At The Deer Head Inn

On trouve sur cet album un morceau de Jaki Byard, Chandra, un blues un peu modifié :

Tout le disque est pour moi un exemple d’interaction entre le piano et la batterie. Le jeu de caisse de Motian accompagne discrètement mais sûrement le discours de Jarrett. J’ai relevé notamment deux solos du disque. Je n’ai pas marqué les grilles afin de ne pas surcharger les partitions. 
Tout d’abord celui de Bye Bye Blackbird (avec la petite phrase d’introduction également) :

Je n’ai rien marqué au niveau du phrasé, ce serait beaucoup trop laborieux à noter. Il suffit de travailler le solo avec le disque pour se rendre compte de la richesse du toucher de Jarrett, et des infimes variations d’accentuations, durée de note, etc…
J’ai également relevé le solo sur You And The Night And The Music. Sur ce morceau, le jeu de Motian est particulièrement marquant, malgré le tempo rapide. Un accompagnateur de luxe, sans aucun doute.

Je n’ai pas pour habitude de relever des solos en entier, mais je trouvais nécessaire de le faire sur ce solo, pour bien se rendre compte de l’intensité que Jarrett développe au fur et à mesure des grilles. Notez aussi l’utilisation des chromatismes dans les phrases en croches. Trés bon exercice pour se délier les doigts !

Télécharger le fichier pdf global ici.

2 commentaires sur “Keith Jarrett – At The Deer Head Inn”

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