Cela fait longtemps que je n’ai pas publié d’articles sur le blog, rendant ce site peu actif pour le moment. Je me dit qu’il faut que je publie peut-être plus souvent des choses moins denses, mais plus régulièrement, l’idée étant de rendre ce blog accessible au plus grand nombre, si seulement cette notion a un sens quand on parle de jazz en France…
L’idée de faire une chaîne youtube m’a effleuré également un instant, autour des analyses de solos et relevés. Mais je pense que pour le moment les partitions se suffisent à elles-mêmes, et les disques dont je parle ne me laissent que peu de place pour en rajouter une couche, qui sera de toute façon de trop à n’en pas douter.
Bref, ce blog se veut avant tout à l’image de ma façon de travailler chez moi le jazz, et l’occasion de (re)découvrir des albums de musiciens incroyables en général. Je partage ce que je travaille, et c’est déjà pas mal.
Et sans transition, parlons un peu de ce disque de Bill Evans peu connu (?) mais tout à fait remarquable « From Left To Right » (verve 1970) où il joue également du Fender Rhodes en même temps que du piano. (plus d’infos sur la page wikipédia ). Si l’on en croit wikipédia « Cet album est volontairement à la frontière entre le jazz et la variété instrumentale de type easy listening. C’est le second et dernier album à visées commerciales enregistré par Evans.» . Connaissant le caractère d’Evans, je ne suis pas sûr que les visées commerciales furent atteintes mais bon…
A part ça, Evans joue comme Bill Evans et c’est énorme, comme souvent. Egalement de belles orchestrations de cordes par Michael Leonard.
Et au milieu de l’album, une expérimentation intéressante, avec The Dolphin, superbe bossa (ici une version de Stan Getz ). Deux versions sur le disque: la première en quartet avec un solo de Fender. La deuxième, identique à la première mais avec cordes en re-re, et le même solo de clavier ré-harmonisé pour flûtes ! Cela donne une consistance inattendue au solo et en fait la continuité du thème original.
Pour ceux qui ont le coffret Verve, il y a pas mal d’alternate takes de ces différentes versions, le travail de production fut conséquent pour l’époque. On peut suivre la démarche musicale, avec différents tempis, différentes formes.
N.B : A noter qu’à la mesure 121 du morceau, il y a un montage. (la prise générale est la 14ème, et Evans s’arrête plus ou moins à cette mesure, je ne saisis pas ce qu’il dit à ce moment-là. Et c’est dommage, car c’est une belle gamme de 4 notes qui fonctionne bien sur les 2 accords de ces mesures en question (120-121) …; mais au final c’est bien cette prise qui sera gardée pour le disque; avec un montage pour la fin du solo et le fade…).
Donc, pour tous ceux qui comme moi ont essayé de doigter cette partie et l’enchaîner, laissez tomber, c’est un montage.
Toutes les questions sont bienvenues en commentaires, il y aurait encore beaucoup de choses à dire !