Aujourd’hui, je partage quelques morceaux de ce fabuleux disque We Three de 1958. Beaucoup de raisons me font aimer ce disque.
Premièrement, c’est un disque de Roy Haynes en trio piano-basse-batterie, et je me suis rendu compte que mes disques préférés en trio sont souvent avec lui à la batterie (Now he sings, Now he sobs, Reachin Fourth, Wanton Spirit, …).
Ensuite, il y a le grand Phineas Newborn au piano, ses idées fulgurantes, sa virtuosité et son magnifique toucher.
Et puis il y a deux compositions sur ce disque d’un autre grand pianiste que j’adore, Ray Bryant.
Ca fait pas mal de raisons de se procurer le disque pour ceux qui ne l’aurait pas déjà (ce qui, concernant les nombreux potentiels lecteurs de ce blog, m’étonnerait quand même beaucoup).
Concernant Reflection, il existe également une version d’Art Blakey (sans compter celles ultérieures de Ray Bryant), enregistré quelques jours avant celle-ci, Bryant et Phineas se connaissant bien.
On reconnait certaines harmonies chères à Bryant. Le solo de Phineas est un petit résumé de son style : phrases blues; utilisation des octaves à l’intérieur des phrases; parallélisme aux deux mains; dédoublement du tempo. Il y manque juste les block-chords.
Sneakin’ Around est une autre composition de Ray Bryant. J’ai une version sur le disque avec Betty Carter (1955).
Remarquez l’intro de Roy haynes et l’illusion rythmique qu’il crée en accentuant la deuxième croche du temps.
Ecoutez également l’absolue détente des trois musiciens durant le solo de piano. On ne le dira jamais assez, ça swingue grave.
Et pour finir, voici un relevé d’une composition de Phineas assez connue des amateurs, mais jamais peu jouée. Pour le coup, on retrouve ici les block-chords qui font également le charme du jeu de Newborn.
Encore une fois, remarquez les accents de Roy sur la 2ème croche du triolet à partir de la 9ème mesure, une caractéristique des musiques africaines. Et d’une façon générale écoutez le jeu de caisse claire, c’est d’une intelligence et d’un goût incroyable.
Evidemment, je ne parle même pas du solo de piano, qui est un condensé de toute l’histoire du jazz, ça déchire c’est très beau.
On se régale tellement avec cette musique, qu’il est possible que je reparle de Phineas Newborn très prochainement. En attendant, bonne écoute et bon travail !